Hôpital Psychiatrique de Bingerville

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Hôpital Psychiatrique de Bingerville
Image illustrative de l’article Hôpital Psychiatrique de Bingerville
Vue de l’hôpital
Présentation
Coordonnées 5° 21′ 38″ nord, 3° 52′ 59″ ouest
Pays Drapeau de la Côte d'Ivoire Côte d'Ivoire
Ville Bingerville
Fondation 28 février 1962 (inauguration officielle)
Organisation
Type Hôpital Psychiatrique
Services
Spécialité(s) Psychiatrie
(Voir situation sur carte : Côte d'Ivoire)

Hôpital Psychiatrique de Bingerville est un établissement public ivoirien de santé spécialisé en psychiatrie situé dans le district d'Abidjan, dans la commune de Bingerville[1]. Il est le premier hôpital de la Côte d'Ivoire[2] et l'un des plus importants et spécialisés du pays en matière de traitement des troubles psychiatriques et psychologiques[3].

Historique[modifier | modifier le code]

La construction de l'hôpital psychiatrique de Bingerville, dont les plans remontent à 1937, débute en 1957. Cet hôpital répondait à une obligation légale édictée en 1912, reprenant elle-même une disposition de 1838, stipulant que chaque département colonial français doit disposer d'un établissement pour accueillir les personnes atteintes de maladies mentales[4].

La construction s'achève en 1962, après l'indépendance de la Côte d'Ivoire et ouvre ses portes le 28 février de la même année. Il fait partie des infrastructures sanitaires emblématiques de la commune de Bingerville. Son premier patient, accueilli le jour de son inauguration, était un détenu. Historiquement, l'établissement était destiné à accueillir des personnes souffrant de troubles mentaux, en particulier des détenus atteints de démence[5].

Après l'ouverture, l'hôpital psychiatrique de Bingerville attire rapidement un grand nombre de patients, certains accompagnés de leurs proches, d'autres internés d'office, une pratique courante à l'époque. La rumeur d'un établissement pour aliénés à Bingerville se répand vite, incitant la police à organiser des rafles systématiques et à déverser tous les vagabonds de la ville dans l'hôpital. Ainsi, en seulement trois mois, le nombre de patients passe de 125 à l'ouverture pour 250 lits à un effectif pléthorique de 550 à 600 malades[2].

Description[modifier | modifier le code]

En 2012, l'hôpital psychiatrique était doté d'une capacité de 150 lits et assurait environ 5000 consultations et 1000 hospitalisations par an. Cela, grâce à une équipe de 120 employés, dont 10 médecins spécialisés en psychiatrie. L'hôpital psychiatrique de Bingerville dispose de services tels qu'une pharmacie, une ambulance, une buanderie, une cuisine, une salle de jeux supervisée par des éducateurs spécialisés, et un espace vert utilisé parfois pour des cultures maraîchères, qui contribue à l'ergothérapie[5].

L'établissement sanitaire adopte une configuration en pavillons, avec trois pour les hommes et deux pour les femmes. Les pavillons Esquirol et Régis sont situés dans la zone masculine, tandis que dans le quartier féminin, nommé Abbé Antoine, il y a trente-huit lits au total, incluant des chambres de deuxième catégorie. Ces pavillons sont également équipés d'isoloirs pour les patients agités[4].

Fonctionnement[modifier | modifier le code]

Le centre offre divers services de soins, notamment des consultations psychiatriques, des hospitalisations, des thérapies comportementales et cognitives, de la psychothérapie institutionnelle, de l'art-thérapie, des services sociaux, des éducatrices spécialisées[2].

Le traitement dure au moins trois mois, avec une augmentation régulière de 30 personnes guéries par mois de 2015 à 2020. Chaque personne est prise en charge mais malheureusement, il n'y a pas de services de réinsertion adaptés pour les aider. Cette prise en charge est répartie comme suit, 30 % par l'État, 50 % par les familles et 20 % par des organisations externes telles que des ONG ou des ambassades[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Roxane OUATTARA, « Reportage: L’hôpital psychiatrique de Bingerville à l’agonie », sur www.lavenir.ci/, (consulté le )
  2. a b et c Kambiré Héri Jeanne, Prise en charge et rechutes chez les femmes atteintes des troubles mentaux en Côte d'Ivoire : Exemple de l’hôpital psychiatrique de Bingerville, Côte d'Ivoire, , 66 p. (lire en ligne), p. 32
  3. a et b Rapport sur la Situation des Odd, prenant en compte les personnes vulnérables et le genre en Côte d’Ivoire, 2017-2020, , 85 p., p. 65
  4. a et b Diawar Marguerite épouse Te Bonle, Aperçu historique sur I' Assistance Psychiatrique en Occident et en Afrique : évolution de I' Assistance Psychiatrique Côte d'ivoire, Côte d'Ivoire, , 103 p. (lire en ligne), p. 60
  5. a et b Nouveau Reveil, « Bingerville/ Santé mentale : L’hôpital psychiatrique dans le coma », sur www.abidjan.net, (consulté le )